Qu’est ce que la neuropathie amyloïde familiale ?
La neuropathie amyloïde familiale est une maladie héréditaire rare due à une anomalie d’une région de votre ADN (gène) qui entraîne la fabrication d’une protéine modifiée : la transthyrétine (TTR) ex préalbumine, qui sert habituellement à transporter des substances dans le sang. Cette modification génétique aura pour conséquence la formation de dépôts anormaux de substance « amyloïde » toxique dans les tissus (système nerveux périphérique et végétatif) et organes qui altéreront leurs fonctions (cœur, rein +++).
Plus de 300 cas ont été déclarés en France. Cette maladie concerne l’adulte (de 20 à 88 ans). L’âge de début de la maladie est très variable : vers 30 ans chez les patients originaires du Nord du Portugal (très nombreuses familles atteintes) ou plus tardif (vers 50 ans en moyenne) pour les sujets d’origine française.
Quelles sont les manifestations de la maladie ?
Il s’agit d’une maladie potentiellement très grave et invalidante.
Manifestations en rapport avec la neuropathie :
Les manifestations révélatrices sont très variées. Elles traduisent des déréglements des nerfs périphériques a) sensitifs, b) moteurs, ou c) de nerfs végétatifs. Il peut s’agir de :
a) douleurs spontanées et intenses (type de « brûlures ») ou sensations désagréables (paresthésies), perte de la sensibilité des pieds, plus marquée à la température et aux agressions douloureuses et ses conséquences telles que blessure ou plaie non ressentie ou trainante (troubles trophiques).
b) faiblesse des pieds ou des mains pouvant gêner la marche ou les gestes précis.
c) troubles végétatifs par lésions des nerfs commandant les systèmes autonomes i) cardiovasculaire, ii) digestif, iii) urinaire, iiii) sexuel ;
i) avec sensations de vertige ou perte de connaissance au lever (hypotension orthostatique),
ii) nausées ou vomissements, constipation, alternance de diarrhée et constipation, diarrhées,
iii) gêne à uriner (dysurie)
iiii) ou une impuissance sexuelle.
Au cours de l’évolution, les troubles sensitifs s’étendent progressivement jusqu’aux genoux, puis aux mains ; la faiblesse des membres s’accentue et les troubles végétatifs s’aggravent.
Autres manifestations :
Un amaigrissement important est habituel.
Des manifestations systémiques peuvent survenir :
a) troubles cardiaques (syncope, essoufflement),
b) plus rarement rénaux (insuffisance rénale) et oculaires.
Evolution
Au cours de l’évolution, la neuropathie périphérique et végétative s’aggrave : les troubles sensitifs s’étendent progressivement jusqu’aux genoux, puis aux mains ;
la faiblesse des membres s’accentue et les troubles végétatifs s’aggravent.
Sans traitement, la maladie évolue inexorablement vers l’aggravation, la mort survient en une dizaine d’années.
La transplantation hépatique peut permettre de stopper la maladie surtout si elle est réalisée précocement dans l’évolution des troubles et avec la mutation val30met de la TTR.
Quelles sont les causes et mécanismes de la maladie ?
La présence d’une mutation sur le gène de la transthyrétine (TTR) situé sur le bras long du chromosome 18 codant pour la synthèse (protéine normale du sang) est quasiment toujours en cause. La grande majorité de la TTR est synthétisée par le foie mais deux autres sources existent : la rétine (œil) et les plexus choroïdes qui produisent le liquide céphalorachidien.
Plus de cent mutations du gène de la TTR ont été identifiées la très grande majorité sont responsables d’amylose. La TTR anormale se dépose dans les tissus sous forme de dépôts d’amylose et entrave le fonctionnement de l’organe touché ou du système touché. Selon la mutation du gène TTR, les organes principalement touchés sont :
des nerfs périphériques dont le dysfonctionnement est responsable des troubles sensitifs, moteurs et végétatifs (40 mutations)
le cœur dont le tissu de commande du rythme cardiaque peut être altéré ou dont le muscle peut s’épaissir. Pour certaines mutations (onze), l’atteinte cardiaque peut être au premier plan.
Plus rarement, l’atteinte amyloïde prédomine sur :
de l’œil avec une baisse de la vue (4 mutations)
le rein avec apparition progressive d’une insuffisance rénale aboutissant exceptionnellement à une dialyse
ou exceptionnellement les méninges avec maux de tête et confusion (10 mutations).
Trois mutations ne sont pas responsables d’amylose : Ser6, Thr109, Met119.
La présence d’une mutation sur le gène de la transthyrétine (TTR) situé sur le bras long du chromosome 18 codant pour la synthèse (protéine normale du sang) est quasiment toujours en cause. La grande majorité de la TTR est synthétisée par le foie mais deux autres sources existent : la rétine (œil) et les plexus choroïdes qui produisent le liquide céphalorachidien.
La présence d’une mutation sur le gène de la transthyrétine (TTR) situé sur le bras long du chromosome 18 codant pour la synthèse (protéine normale du sang) est quasiment toujours en cause. La grande majorité de la TTR est synthétisée par le foie mais deux autres sources existent : la rétine (œil) et les plexus choroïdes qui produisent le liquide céphalorachidien.
La présence d’une mutation sur le gène de la transthyrétine (TTR) situé sur le bras long du chromosome 18 codant pour la synthèse (protéine normale du sang) est quasiment toujours en cause. La grande majorité de la TTR est synthétisée par le foie mais deux autres sources existent : la rétine (œil) et les plexus choroïdes qui produisent le liquide céphalorachidien.
Transmission familiale et conseil génétique
L’anomalie génétique responsable de l’amylose se transmet dans la famille de parent à enfants. Chaque nouvel enfant à un risque sur deux (50%) de recevoir l’anomalie du gène de son parent atteint (transmission autosomique dominante) et donc de développer plus tard la maladie. Cependant la maladie ne se développe pas chez la totalité des personnes présentant l’anomalie génétique ; environ 15% des personnes porteuses resteront sans symptômes toute leur vie. D’autres gènes beaucoup plus rares peuvent être en cause (gelsoline, apolipoprotéine A1, …).
Le dépistage dans les familles atteintes de NAF est important pour détecter et surveiller les sujets porteurs de la mutation génétique susceptibles de développer plus tard la maladie. Il doit être fait dans une consultation génétique compte tenu de la réglementation.